L’Interruption volontaire de grossesse (IVG), considérée tantôt comme droit de la femme, tantôt comme crime contre l’humanité, fait l’objet de débats dans nos sociétés. Pour mieux comprendre cette controverse, nous vous proposons aujourd’hui de décortiquer ce qui se cache derrière l’IVG, ainsi que sa place dans les débats actuels.
L’IVG se définit comme une interruption volontaire avant le terme du processus de gestation pour des motifs propres à chaque femme. Il existe deux types d’intervention volontaire de grossesse : la première est une intervention médicamenteuse, la seconde est une intervention chirurgicale.
En France, l’accès à l’IVG a été légalisé en 1975, après un discours prononcé devant l’Assemblée nationale (à l’époque majoritairement composée d’hommes) par Simone Veil, ministre de la Santé sous Jacques Chirac, le 26 novembre 1974. Un de ses arguments était que « aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes. »
Aujourd’hui, et ces 60 dernières années, 30 pays ont modifié leurs législations pour rendre plus accessible l’interruption volontaire de grossesse. Ainsi, ces opérations sont possibles dans tous les pays d’Europe, excepté à Malte, en Pologne (sauf cas particulier) et sont autorisées sous conditions en Finlande. A une échelle plus large, l’IVG est également permise aux Etats-Unis. Soulignons d’ailleurs que Joe Biden, nouveau président étasunien, a de nouveau autorisé les Etats-Unis à financer les organisations non gouvernementales offrant ou promouvant les services d’avortement. Notons enfin que la République d’Irlande rend l’avortement possible depuis le 25 mai 2018, après un referendum largement en faveur de l’abrogation de l’interdiction presque totale de l’avortement.
Cependant, même si les progrès de ces dernières années sont notables, des inégalités persistent dans le monde. L’OMS estime que 40% des femmes n’ont pas accès à l’avortement, pour des raisons législatives, qui restreignent voire interdisent l’IVG ou car il est rendu inaccessible par de nombreux obstacles. La majeure partie des pays d’Amérique du Sud et d’Afrique ainsi que l’Inde restreignent voire interdisent l’avortement, laissant les femmes seules face à cette épreuve.
Faire de l’IVG un crime ne permet en rien de faire cesser ces opérations. Il existera toujours des femmes dans le besoin qui n’auront d’autre choix que d’avorter, pour quelque raison qu’il soit. Faire de l’avortement un crime, c’est priver ces femmes d’un suivi, qu’il soit médical ou psychologique, les enfoncer dans une forme de solitude et mettre leur santé en danger en les obligeant à opter pour des solutions illégales, moins sécurisées.
Amnesty International considère l’avortement comme un droit humain fondamental puisque c’est un pilier de la santé des femmes. Forcer une femme à poursuivre une grossesse non désirée, ou l’inciter à se faire avorter dans des conditions dangereuses est une atteinte aux droits des femmes. Chaque femme doit avoir le droit de décider quand elle souhaite procréer, et doit, quel que soit sa décision, être accompagnée dans sa démarche.
![](https://static.wixstatic.com/media/2d8320_8da821d97fd34818bdfc134ec3a49ad0~mv2.png/v1/fill/w_231,h_138,al_c,q_85,enc_auto/2d8320_8da821d97fd34818bdfc134ec3a49ad0~mv2.png)
Comments